đŸȘš Kryptonite

C’est mathĂ©matique.

Si t’as jamais lu une BD de super hĂ©ros, la Kryptonite c’est la pierre qui anĂ©antit les super pouvoirs
 pour ce qu’on fait ici, ce sera tes angles morts et les obstacles inconscients que tu te mets.

Plus tu vas chercher à développer, plus la probabilité que tu fasses des erreurs grandit.

Et c’est tant mieux : c’est en faisant des erreurs qu’on apprend.

Je sais, je sais, la formule est Ă©culĂ©e. Mais quand mĂȘme...

Je n’aurais pas pu Ă©crire cette Masterclass si je n’avais pas fait des centaines d’erreurs.

Tomber dans un piùge reste un trùs bon moyen de l’identifier et justement : je t’ai servi de cobaye 😇

Je suis tombé dans tous ces piÚges, et maintenant tu vas pouvoir en éviter un maximum.

Mais la perfection n’existe pas. Et tu te planteras aussi.

Chemin faisant, tu vas rencontrer 3 types d’ennemis :

  • les autres đŸ€š
  • la science 🧠
  • toi-mĂȘme 😬



Les gens ne veulent pas que tu rĂ©ussisses đŸ€š

Bon d’accord, c’est pas aussi limpide que ça.

Souvent, quand tu annonces que tu lances ton cabinet, tu as au contraire une ribambelle de messages de fĂ©licitations et d’encouragements.

Et c’est super !

Mais trĂšs rapidement, quand tu parles de ton projet, les autres se mettent Ă  dire :

T’es vraiment sĂ»r(e) ?
C’est pas un peu risquĂ© ?
Tu devrais faire comme ci (ou comme ça, c’est selon)

Et parfois (souvent) ils le font avec les meilleures intentions du monde : te venir en aide, t’aider Ă  rĂ©ussir.

Sauf que... tu ne leur as rien demandé.

Ça s’appelle un “jeu psychologique” sauveur-victime.

Les gens ne peuvent pas s’empĂȘcher de venir te “sauver” d’une issue (qu’ils anticipent comme) dramatique.

Qu’ils aient raison ou tort sur le caractùre dramatique de l’issue n’est pas le fond du problùme.

D’ailleurs, de leur point de vue, ils auront toujours raison.

Soit tu Ă©choues, et ils te diront “tu vois j’te l’avais bien dit”.

Soit tu rĂ©ussis, et ils diront “c’est parce que je t’ai prĂ©venu, tu as bien fait de suivre mes conseils”

😑

Le fond du problùme est d’arriver à trier le bon grain de l’ivraie dans ce qu’ils vont te dire.

Mon conseil : dans un premier temps, n’écoute que ceux qui sont passĂ©s par lĂ  (qui ont dĂ©jĂ  fait ce que tu veux faire) et qui ont au moins quelques annĂ©es de recul par rapport Ă  toi.

Eux peuvent te permettre d’éviter des piĂšges (ceux dans lesquels ils sont eux-mĂȘmes tombĂ©s ou qu’ils ont Ă©vitĂ©s de justesse).

Et ne laisse pas le reste étouffer ta voix intérieure.

Teste, observe, et recommence.

Et n’oublie pas : quand tu annonces que tu lances ton projet, tu te retrouves avec contre toi :

  • les gens qui veulent faire la mĂȘme chose
  • les gens qui veulent faire le contraire
  • et l’immense majoritĂ© des gens qui ne veulent rien faire

Ta pro-activitĂ© leur fait peur. Il est normal qu’ils tentent (au moins inconsciemment) de te dĂ©courager.

Et ils sont aidés, dans cette entreprise, par la science des biais cognitifs.


Ton cerveau ne veut pas que tu rĂ©ussisses 🧠

Il existe environ 180 biais cognitifs qui influencent notre façon de penser.

Il serait utopique de tenter de tous les analyser.

On va se focaliser sur 4 d'entre-eux :

  • l'erreur fondamentale d'attribution
  • le biais de confirmation
  • le biais de gĂ©nĂ©ralisation
  • le biais de focalisation

L'erreur fondamentale d'attribution đŸ€š

Ce biais cognitif est celui qui nous pousse à attribuer tout comportement, toute action ou prise de position une explication liée d'abord à la personnalité, en ignorant le contexte.

Quelqu'un te dépasse à 200 à l'heure sur l'autoroute ? C'est un malade, ou il doit avoir une petite biiiiiip

Tu ignores le contexte parce que tu préfÚres sauter aux conclusions pour agir vite et ne pas t'encombrer d'analyses laborieuses et inutiles.

Sauf que...

Peut-ĂȘtre que la personne derriĂšre le volant est en fait un flic en civil qui poursuit un suspect.

Ou bien un homme dont la femme vient de perdre les eaux sur le siĂšge passager et qui se dĂ©pĂȘche de rejoindre la sortie la plus proche...

Il t'est certainement arrivĂ© de te dire, Ă  propos d'un associĂ©, d'un client ou mĂȘme d'un ami :

Il est vraiment trop nul / débile / arrogant / lourd (raye la mention inutile - liste non exhaustive...)

En faisant ça, et mĂȘme si c'est parfaitement naturel, tu choisis d'ignorer le contexte du moment ainsi que celui qui a conduit Ă  ce comportement ou cette prise de position (personne ne naĂźt nul, dĂ©bile, arrogant, etc.)

De la mĂȘme maniĂšre, tu peux avoir retournĂ© contre toi ce biais cognitif en prenant personnellement les remarques, les critiques et les Ă©checs sur lesquels tu trĂ©buches de temps en temps.

Il se peut mĂȘme que tu te dises que ça a toujours Ă©tĂ© comme ça...


Le biais de confirmation 🧐

Quand tu regardes dans le passĂ©, il est probable que tu aies gardĂ© en mĂ©moire toutes ces fois oĂč tu as Ă©chouĂ©, oĂč on t'a critiquĂ©(e), oĂč ça ne s'est pas passĂ© comme tu le souhaitais.

Sauf que ta mĂ©moire est sĂ©lective. Tu ne gardes que ce que tu considĂšres ĂȘtre le strict nĂ©cessaire.

C'est là qu'entre en scÚne le biais de confirmation : tu ne vas percevoir de ta réalité que ce qui vient confirmer une croyance qui est déjà ancrée dans ta mémoire.

Tu as le sentiment d’avoir toujours Ă©tĂ© nul(le) pour vendre tes services ?

Tu ne te souviens probablement que des fois oĂč tu as Ă©chouĂ©.

Autrement dit : toutes les autres fois, celles oĂč tu as rĂ©ussi Ă  convaincre ton prospect, tu auras tendance Ă  les passer sous silence (mentalement).

C’est un peu comme dans la file d’attente.

Il t'est dĂ©jĂ  arrivĂ© d’ĂȘtre dans la file la plus longue ?

Tout le temps ?

Hum...

C’est peut-ĂȘtre qu’à chaque fois (et il y en a eu) que tu as Ă©tĂ© dans une file “normale” tu ne t'es pas arrĂȘtĂ©(e) pour dire “waaahouu, t’as vu comme elle avance normalement cette file !!?”


Le biais de gĂ©nĂ©ralisation đŸ€Ż

Si le biais de confirmation te renvoie dans le passé, le biais de généralisation a un impact sur la maniÚre dont tu perçois le présent et dont tu imagines l'avenir.

Comme chaque ĂȘtre humain sur cette planĂšte, il suffit qu'il te soit arrivĂ© quelque chose de dĂ©sagrĂ©able deux ou trois fois de suite pour que tu te dises que ce sera toujours comme ça Ă  l'avenir.

Tes deux derniĂšres missions Ă©taient particuliĂšrement stressantes ? Toutes les missions que tu signeras Ă  l'avenir t'apporteront leur lot de stress et d'angoisse.

Alors bon, d'accord, il se peut qu'il y ait un certain nombre de missions pourries. Mais de lĂ  Ă  dire qu'elles le seraient toutes...

Tu l’auras compris, le biais de gĂ©nĂ©ralisation t'empĂȘche d'imaginer l'avenir autrement qu'avec les donnĂ©es du prĂ©sent. Or, comme Ă  l'instant prĂ©sent tu es dĂ©jĂ  sous l'influence des autres biais (et notamment l'erreur fondamentale d'attribution et le biais de confirmation) alors il se peut que tu ne sois pas capable d'envisager un avenir plus doux, plus lĂ©ger, plus serein.

Si c'est le cas, alors rassure-toi : c'est NOR-MAL. C'est ce qui fait de toi un ĂȘtre humain. C'est ce qui a amenĂ© Daniel Kahneman Ă  thĂ©oriser les biais cognitifs : on ne peut pas tout percevoir et tout analyser. Loin de lĂ .

Il semblerait mĂȘme que, sous l'influence de ces 3 biais et de plus de 175 autres, on ne puisse percevoir vraiment que 1% de notre environnement.


Le biais de focalisation đŸŽ»

Sur une vision à 360°, 1% représente 3,6°.

C'est à peine plus que la moitié de l'angle d'une minute sur une montre ou une horloge.

Autant dire : pas Ă©norme.

Pour l'illustrer, tu connais peut-ĂȘtre de l'histoire de Joshua Bell, ce violoniste virtuose qui a participĂ© Ă  une expĂ©rience du Washington Post et qui a jouĂ© une heure dans le mĂ©tro dĂ©guisĂ© en SDF de 8h Ă  9h du matin.

Pour rappel : 1000 personnes sont passées devant lui.

Seule une s'est arrĂȘtĂ©e, parce qu'elle l'avait reconnu.

Les seules autres qui voulaient s'arrĂȘter Ă©taient les enfants, qui Ă©taient tirĂ©s par la manche par les adultes avec qui ils Ă©taient, et qui semblaient tous pressĂ©s d'arriver sur le quai pour prendre leur mĂ©tro.

Les chercheurs se demandaient si on était capable de reconnaßtre ce qui est beau si ce n'est pas placé dans le bon contexte. Mais l'exemple des enfants nous a fait nous poser la question autrement :

Si parce qu'il est 8h du matin tu es capable de passer Ă  cĂŽtĂ© de l'un des meilleurs musiciens au monde en train de jouer les plus beaux airs jamais composĂ©s dans l'histoire de l'humanitĂ© sans mĂȘme le remarquer, Ă  cĂŽtĂ© de combien d'autres merveilles tu passes tous les jours ?

On ne peut pas tout voir.

Ce sur quoi tu choisis de poser ton regard va façonner ta réalité.

Et c’est bien ce qui fait de toi ton pire ennemi...


Tu es ton pire ennemi 😬

Des centaines d’études universitaires et scientifiques sont rĂ©alisĂ©es chaque annĂ©e sur le thĂšme “qu’est-ce qui nous rend vraiment heureux”.

Toutes ces Ă©tudes varient selon leur durĂ©e, le type de personnes observĂ©es, les mĂ©thodes d’analyse, etc.

Mais il y a une donnĂ©e qui ne change jamais : notre bonheur Ă  long terme ne dĂ©pend des circonstances extĂ©rieures qu’à hauteur de 10%...

Ce qui veut dire que 90% de ce qui nous rend heureux ne vient pas de “ce qui nous arrive”, mais de la façon dont nous le percevons.

Ça vient de la petite voix qui nous dit “tiens tu devrais regarder / Ă©couter ce musicien”.

Cette petite voix, on peut la contrîler. On peut lui faire dire ce qu’on veut.

Alors bien sĂ»r, si on ne croit pas une seconde Ă  ce qu’on lui fait dire, ça ne risque pas de porter ses fruits (on peut mentir 1000 fois Ă  1 personne... mais on ne peut pas se mentir Ă  soi-mĂȘme... enfin pas mille fois).

En revanche, si on arrive à y croire, elle (cette petite voix) peut avoir un pouvoir quasi prophétique.

Tout dĂ©pend donc du rĂ©cit que tu vas choisir de te faire Ă  toi-mĂȘme.

Quand tu cherches Ă  dĂ©velopper, et que tu tombes dans un piĂšge ou que tu commettes une erreur : comment tu te racontes ce qui s’est passĂ© ?

Il y aura une ÉNORME diffĂ©rence entre la personne qui se dira :

Je suis vraiment trop nul j’ai encore foirĂ© mon entretien de vente... de toutes façons j’ai jamais su faire ça, je ne suis peut-ĂȘtre pas fait pour faire ce mĂ©tier ou alors je vais rester collab toute ma vie

et

Ok. Bon, lĂ  ça n’a pas marchĂ©... alors voyons voir, oĂč est-ce que je me suis plantĂ© ? Quels Ă©lĂ©ments du contexte ont pu ĂȘtre dĂ©cisifs ? Qu’est-ce que je pourrais essayer d’amĂ©liorer pour la prochaine fois ? Ah tiens, et si je lui demandais Ă  lui s’il avait un conseil Ă  me donner 💡

Je sais. Il faut une bonne dose d’humilitĂ© et d’abnĂ©gation pour arriver Ă  se dire les choses de cette maniĂšre lĂ .

Le secret, c’est que c’est justement le prix à payer pour cartonner.

Au final, ce qui compte le plus, ce n’est pas de savoir ce qu’il faut faire.

Ce qui compte le plus, c’est d’arriver Ă  le faire, constamment, rigoureusement, et sans se dĂ©courager.

C’est prĂ©cisĂ©ment la raison pour laquelle j’ai Ă©crit cette masterclass.


Leçon suivante